De la Révolution et jusqu’en 1905, on pratiquait un tirage au sort pour affecter à chaque conscrit un numéro. Selon les besoins de l’armée, les plus petits numéros étaient appelés les premiers sous les drapeaux. Après 1905, les jeunes conscrits devaient passer un conseil de révision pour évaluer l’état physique et intellectuel des futurs soldats. Le tirage au sort n’existait plus, mais la tradition était toujours bien présente. Sur cette carte, on peut voir les conscrits de 1920 de Savigny sur Orge porter fièrement sur leur casquette ou chapeau un grand carré ou triangle de « papier » ( billets) où l’on peut lire “bon pour le service” ainsi qu’un numéro qui était bien souvent choisi par le conscrit et tamponner par les marchands de ces billets. Il était aussi de bon goût pour les conscrits d’acheter ou de se faire offrir des cocardes, rubans et médailles qu’ils accrochaient sur leur veste. Après la sortie du conseil de révision et après quelques photos, ces jeunes conscrits allaient de cafés en cafés pour fêter leur prochaine affectation dans l’armée française. Même si pour de nombreuses familles surtout dans l’agriculture le départ de leur fils pour 2 ans était compliqué cela n’empêchait pas ces jeunes de 20 ans d’être joyeux et fiers d’aller faire leur service militaire. Les années 1930 verront doucement la fin de ces fêtes des conscrits comme on pouvait encore les voir dans les années 1920.